mercredi 1 juillet 2009

Installation…

* Il est temps après 2 jours d’aller à la rencontre du fameux Pr. Buisson, directeur de l’IFMT (Institut Francophone des Maladies Tropicales), dont le parcours est relativement brillant soit dit en passant.

L’IFMT propose une formation post graduée en 2 ans à des médecins d’Asie du Sud-Est et de Madagascar.
Il ne faut pas se leurrer, le niveau en sciences de la santé au Laos est absolument catastrophique (on me l’a dit et redit, et je compte bien aller le constater par moi-même).
En plus de cette formation, l’IFMT travaille sur plusieurs projets et en particulier sur une étude concernant l’épilepsie au Laos. C’est sur ce sujet que je vais travailler.

Premier contact rapide donc, car le « responsable épilepsie » est absent et que le Dr. Valy, responsable des étudiants français à l’hôpital Mahosot est également en déplacement !
Rendez-vous donc lundi avec tout ce beau monde pour déterminer exactement mon rôle à l’IFMT et à l’hôpital.

* L’urgence pour le moment était de régler le problème du logement.
J’étais attendu chez la documentaliste de l’IFMT qui a une grande propriété avec un petit restaurant et quelques chambres qu’elle loue aux étudiants étrangers.
Un endroit superbe situé à 2.5 km de l’IFMT et de l’hôpital.
Un grand et beau jardin, du calme, de l’espace, de la végétation, des chambres très mignonnes…les photos parleront mieux que les mots.
Phone, Sack et Sone sont les propriétaires du lieu : Maman (c’est elle qui travaille à l’IFMT et qui gère absolument tout), papa et fiston.
Ils ont vécu un moment à Paris et sont de retour au pays depuis 11 ans.
Je ne sais pas trop comment ni pourquoi, mais ils ont l’air de faire partie des riches du pays, et ont à leur service 4 personnes à temps plein pour s’occuper du jardin, du restaurant, des chambres etc…
Après 2 jours de cohabitation, je me pose pas mal de question et je suis à la limite mal à l’aise de cette situation.
C’est clairement le système de la « bonne » qu’il y avait en France il y a quelques dizaines d’années. Les 3 patrons donnent les ordres et se font servir, pendant que les 4 autres sont en permanence à l’affut.
Du coup je me retrouve malgré moi dans cette situation de « client », avec 4 laotiens à mon service sans l’avoir demandé…ce n’est même pas la peine d’envisager de lever le petit doigt pour aider et c’est d’autant plus gênant qu’ils ne parlent pas un mot de français ni d’anglais (en ce qui me concerne, je maîtrise aussi bien le laotien que les examens à la première session). Impossible de discuter avec eux, de connaître leur situation, leur ressenti etc…
En même temps, je me dis que c’est le système, que c’est comme ça. C’est le principe du patron qui donne du travail et donc de l’argent à des gens qui en ont besoin…mouai…
Quoi qu’il en soit, Phone est très accueillante et aux petits soins avec moi.
Elle s’assure en permanence que tout va bien et me donne beaucoup de conseils pratiques. Je suis rabat-joie mais ne peux pas m’empêcher de penser que derrière tout ça, je représente quand même beaucoup d’argent…Leur gentillesse mérite le bénéfice du doute mais disons les sourires des 4 employés sont par contre sans l’ombre d’un doute sincères et touchants.
Voilà mon sentiment instantané, on verra bien par la suite ce qu’il en est.
Objectif: en savoir plus et comprendre les différences de classe sociale et de statut, sans le demander directement à ceux qui ne me donneront surement pas une réponse objective…
En tous cas, me voilà très bien installé et entouré ! C’est sécurisant et pratique de se retrouver proche de francophones qui connaissent le pays.
J’espère quand même pouvoir pratiquer l’anglais par ailleurs et m’initier au laotien..

Sone m’a emmené dès le premier jour faire un petit tour en ville dans sa voiture tunning !!!
C’est vraiment incroyable la circulation ici…et il parait que c’est bien pire dans les pays plus peuplés comme la Thaïlande ou c’est carrément inimaginable…des heures de bouchons et de n’importe quoi en permanence dans les rues Bangkok (une des villes les plus peuplées du monde…sans règles…).
Pendent les 500 premiers mètres, Je cherchais la ceinture gentiment, jusqu’à ce que Sone ne me dise qu’ici, on ne met pas la ceinture (attention : en Thaïlande, il faut mettre la ceinture par contre).

* Une première soirée…inattendue…
Fin d’après midi, je me promène dans le jardin, fasciné par les mangues qui me regardent accrochées aux arbres. Au loin, un type qui sirotait avec Sack m’interpelle.
C’est le Tonton ! Un phénomène !
J’ai passé la soirée entière avec lui, avec Sak, Phone et Shone qui passaient de temps en temps pour prendre un verre ou deux et discuter.
Tout ça sous l’œil attentif des employés qui nous ont préparé et servi un repas absolument magique. Soupes, samossas, légumes, poulet, canard, sauces, différentes sortes de riz (dont le fameux et typique riz gluant), fruits du jardin etc…
Le restaurant vient d’ouvrir et n’est pas en plein centre ville, il y a donc très peu de clients pour le moment (ils n’en ont pas besoin pour vivre).
Le luxe absolu…dehors sur la terrasse avec musique, ventilateurs, bières, nourriture, service…bref, un scandale.
Deux entrepreneurs chinois sont arrivés en milieu de soirée. Ils ont à peine eu le temps de commander que tonton est allé les phraser avant de me convier à table avec eux. Enfin j’ai pu parler anglais ! Un grand timide et un petit excentrique qui a payé tournée sur tournée…
Moi qui voulais profiter de ces 3 mois ici pour avoir une vie saine et équilibrée, il va falloir que je sois prudent, la tentation guète, et elle sait que je suis client…

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