mardi 21 juillet 2009

Un jeudi soir

Je ne sais plus trop quand ni comment, mais montpeul* à eu l’occasion de faire la connaissance avec un certain Noy, laotien qui fait du marketting chez Beerlao.

*(Appelons les montpellierains « montpeul »)

Je ne sais pas non plus pourquoi ni comment, mais ce Noy à l’air d’appartenir à cette mystérieuse bourgeoisie « Vientianaise » qui roule en Pick-Up vitres teintées et dont le quotidien mélange les bons côtés salaces des modes de vie laotien et occidental.

Rendez-vous à la fontaine, comme d’habitude.
Sauf que cette fois-ci, deux grosses bagnoles nous attendent de pied ferme. Un pied ferme et décidé à nous montrer comment les choses se passent au Laos.

1ère étape, un des soi-disant meilleurs restos de Vientiane :

Un cadre idéal en bord de Mékong, une clientèle largement aisée (à vue de nez), un concert…Nous sommes forcés d’admettre que c’est bon, pour ne pas dire très bon, et nous nous laissons bercer par le rythme de la Beerlao, imposé par Noy.

Un petit coup de mousson et une péniche sur le Mékong suffiront à divertir les jeunes cons que nous sommes...

Noy est aussi extraverti et integré que ces amis sont timides et absents.
Il parle, il rigole et surtout, il pousse à la consommation.
Vous l’aurez compris, comme beaucoup de ces compatriotes, Noy est alcoolique (j’en rajoute pour le plaisir de raconter l’histoire…en tous cas, ca semble être une fierté de montrer aux occidentaux qu’on ne s’échappe pas lorsqu’il s’agit de s’enfiler des godets…de Beerlao).

2ème étape : Le Meena, une des grosses boites de Vientiane :

Une expérience plutôt originale.
Un grand établissement bien équipé (gros son, lumières, staff, bar…) assez similaire aux boites que l’on trouve chez nous.
Sauf qu’ici les choses se passent différemment.
Il y a des tables absolument partout (genre petite table haute et ronde), ne laissant aucun espace pour une éventuelle piste de danse. Même sur le podium il y a des tables.
Chaque table est recouverte de bouteilles de Beerlao et entourée d’un petit groupe statique.
Le son à beau être très fort et moderne, l’ambiance est plus à l’observation, à la drague et à la séduction qu’au dancefloor et à la folie.

Un premier aperçu assez particulier donc, qui se confirme de plus en plus au fur et à mesure que la soirée avance.

Tout le monde nous regarde, et ca semble encore pire lorsqu’on est un « falang » masculin (falang est le mot générique qu’ils utilisent en permanence pour parler des « blancs »).
A mon passage, 97.4% des nanas me fixaient dans les yeux en me lançant des sourires coquins…
32.87% d’entre elles tentaient un petit « hello boy » sensuel et chaleureux.
Rassurez vous, il ne s’agit pas de prostitution.
Simplement une conjoncture socioculturelle plutôt complexe qui pousse une certaine frange de la population féminine laotienne de la nouvelle génération à avoir un comportement « facile », en particulier envers les falangs.

J’ai mes petites explications mais elles ne sont fondées que sur des « on dit », sur quelques observations et quelques discussions avec des habitués du Laos.

Le plus fou :
A plusieurs reprises dans la soirée, j’ai eu la surprise d’être confronté en guise de première approche à une main déposée non pas sur mes fesses mais pile de l’autre côté !
Cette volonté d’efficacité est assez contradictoire avec le cliché d’un Laos lent et inerte…
Il suffit de gentiment mais surtout rapidement dégager la main baladeuse et la soirée continue, sans aucun mot échangé avec la coupable.
Je ne suis pas le seul à qui s’est arrivé dans la soirée.
En tous cas, elles sont très coquètes et dans l’ensemble plutôt pas mal !
Mais bon, il y a une manière de faire les choses, et là, j’avoue que nous voilà confrontés à une situation proche du malaise qui est plus une barrière qu’une facilité.
J’aurai aimé pouvoir discuter avec l’une d’entres elles, mais au contraire, j’ai passé la soirée à fuir les approches car il parait difficile d’envisager autre chose que de rentrer à la maison si on engage un premier contact.

Les hommes sont par contre beaucoup plus distants et n’approchent pas vraiment les madames falang.
Ils sont plus là en chiens de garde qu’autre chose, prêts à mordre le premier falang qui envisagerait de ramener le gibier à leur place.
Je suis un peu dur, mais je l’ai vécu comme ça…

Là aussi les explications sont incertaines, mais quoi qu’il en soit une chose est pratiquement sûre : il y a un fossé entre le statut des femmes et des hommes dans ce pays.
Leurs situations, leurs comportements, leurs envies, leur indépendance, leur pouvoir.

Mis à part cette curiosité dans la façon laotienne de « sortir en boîte », le coin toilettes est également amusant :
Des miroirs partout, et en face, une grosse dizaine de types en permanence en train de se refaire une beauté. Des longues minutes, plusieurs fois dans la soirée, à se recoiffer, à ajuster ses vêtements, à se regarder sous tous les angles.
Ca ressemblait plus à un salon de coiffure pour Barbies qu’à des toilettes.
Il y a d’ailleurs des peignes à disposition un peu partout.

Noy avait l’air toujours aussi ravi de nous faire découvrir les nuits laotiennes, et nous avons bien rigolé jusqu’à ce que nous ayons à partir de manière prématurée et un peu étrange…

Je ne sais pas vraiment ce qu’il s’est passé, mais ça a du ressembler à ça :

Panique à bord, nous avons perdu un de nos collègues falang.
La dernière fois qu’on l’a vu il était plus ou moins en froid avec quelques mâles laotiens qui lui auraient reprochés de danser avec une de leurs amies.
La nana en question, qui connait mieux le terrain et les zigotos a pris cette « disparition » beaucoup moins à la légère que nous…
Sous-entendu : « votre pote est en train de se faire défoncer dehors, vous devriez le chercher ».
Nous étions absolument les seuls falangs dans la boîte, et il se peut que ca n’est pas été du goût de tout le monde que certains d’entre nous se laissent approcher par leurs dames.
La situation était assez malsaine et l’atmosphère qui régnait autour de nous avait un petit côté mafia dérangeant.
Nous avons fini par le retrouver, intact, et sans plus de détails, Noy nous a clairement fait comprendre que le mieux qu’il nous restait à faire était de partir.

Bonne nuit.

1 commentaire:

  1. Humm ça m'a l'air sympa les boîtes loasinennes: des pièges partout, il te suffit de relever tout ça!
    Fais pas trop le fou qu'on soit pas obliger de te rapatrier en France avec les chicos en travers!
    Gros bisous!!

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