jeudi 16 juillet 2009

Le stage

Sur le papier, je suis sensé être à mi-temps entre l’hôpital Mahosot de Vientiane et l’Institut Francophone pour les Maladies Tropicales (IFMT).
L’hôpital parce que c’est ce qu’on est sensé faire en 5ème année de pharmacie, et l’IFMT à ma demande car c’est tout à fait cohérent avec ce que je veux faire plus tard. Une première expérience nécessaire à la suite des événements en gros !

J’ai d’abord rencontré les responsables de l’IFMT qui m’ont tout de suite confié un travail long et passionnant. La question était de savoir comment j’allais pouvoir organiser mon temps avec l’hôpital.
Ca a été vite réglé. J’ai été présenté au « chef de la pharmacie », qui est complètement à côté de la plaque et qui n’est jamais là (ce bon vieux parti unique qui place ces amis sur les gros postes…). Il m’a fat faire le tour, m’a présenté, n’a répondu a aucune de mes questions et à fini par avoir l’air embarrassé de ne pas savoir quoi me faire faire.
« Il n’y a pas grand-chose à faire ici, et il y a déjà des gens pour le faire ».
Je l’ai vite rassuré en lui expliquant que j’avais un gros projet avec l’IFMT et que de toute façon j’aurais besoin d’aller régulièrement à la pharmacie de l’hôpital pour mon travail.
Il s’est alors détendu et m’a dit que je pourrais m’installer dans son bureau.
J’y suis tous les jours, je ne l’ai jamais revu…

De quoi s’agit-il :
Le projet concerne au sens large « l’accès aux traitements antiépileptiques au Laos ».
Je dis au sens large car cela concerne en fait absolument tout ce qui tourne autour de la prise en charge de l’épilepsie :

- Niveau de connaissance des médecins (...)
- Etiologies
- Croyances et comportements de la population vis-à-vis de la santé, des médicaments, des maladies, et de l’épilepsie en particulier
- Disponibilité et réseau des traitements antiépileptiques au Laos (hôpitaux, officines, Vientiane VS campagne…)
- Barrière financière liée à la pauvreté, au prix des médicaments et à la (quasi)absence de système de remboursement

L’idée est d’étudier tous ces paramètres (épidémiologie, enquêtes etc…) afin de mettre en œuvre les mesures nécessaires à l’amélioration du système (formations, croyances, accès aux traitements etc…)

Je m’occupe en particulier de la partie médicaments antiépileptiques. Je me suis improvisé une pseudo stratégie :

- Quels médicaments antiépileptiques sont disponibles : hôpitaux, officines ?
- Pour quels prix
- Combien sont délivrés (ici on peut dire tout simplement « vendus ») par mois, par an ?
- Délivrance uniquement sur prescription, ou délivrance sauvage ?!
- Quels prescripteurs, quels services hospitaliers?
- Quelles sont les indications qui mènent à la prescription de ces traitements ? (ces médicaments ne sont pas seulement utilisés contre l’épilepsie !)
- Système d’approvisionnement : grossistes, industriels, contrôle qualité…???
- Durée des traitements : aigus, chroniques ?
- Pharmacovigilance, pharmacoépidémiologie : résultats obtenus, effets indésirables rapportés… ?

Je vais essayer de suivre ce procédé tout d’abord à l’hôpital Mahosot, puis passer aux autres hôpitaux de Vientiane avant de m'attaquer aux officines de Vientiane.
Ensuite, dans l’absolu, mais je n’aurai pas le temps, il faudrait élargir l’étude aux autres régions du Laos, d’autant plus que les résultats en campagne seront totalement différents qu’à la capitale qui est le seul endroit du pays où il y a un semblant de choses mises en place et un semblant d’argent.

Travail très intéressant donc, avec en prime des informations écrites en alphabet lao, des interlocuteurs qui ne parlent ni français ni anglais, qui en plus de ça sont complètement à côté de la plaque et qui de toutes façons, ne répondent jamais aux questions…

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