mercredi 12 août 2009

Histoire – De 1975 à aujourd’hui

Une politique communiste dans tout ce qu’elle peut avoir de répressif et autoritaire fut mise en place.
L’ancienne famille royale fut exilée et pu mourir tranquillement de paludisme et de malnutrition, pendant que l’exode de la population vers la Thaïlande et l’occident s’organisait. Bien entendu les anciens sympathisants francophiles ou royalistes ont eu tout intérêt à filer fissa, mais n’oublions pas les Hmongs et quelques minorités ethniques qui ont eux aussi disparus du pays. 10% des Hmongs sont morts pendant la guerre, et le reste est aujourd’hui soit en occident, soit disparu, victime de la chasse aux Hmongs qui s’est longtemps pratiqué au Laos et qui serait d’ailleurs aujourd’hui toujours d’actualité (pour peser les mots, disons qu’ils sont maintenant sous surveillance, mais j’ai ouïe dire que certaines des régions à risques, ne le sont pas à cause des restes de la guerre, mais à cause des mines plus modernes qui ont été déposées dans les territoires Hmongs après la guerre…).

Pour ceux qui ont préféré rester au pays, la suite des événements s’est déroulée dans les camps de rééducation dans lesquels la dureté du travail, la durée de la détention et l’intensité de l’endoctrinement dépendaient de son CV.

Le Bouddhisme a également était dans un premier tant sévèrement restreint, mais dans un pays à la tradition et à la culture à ce point encrées dans la religion, le gouvernement n’a finalement pas eu d’autre choix que de rétablir souplesse et ouverture envers le Bouddhisme.

Après un début assez strict qui n’a finalement pas duré tellement longtemps, la politique du parti s’adouci petit à petit et l’échec économique et politique fini par obliger la RDP Lao à mettre en place une nouvelle stratégie politique en 1986 appelée « nouveau mécanisme économique », qui ouvre la voie à l’économie de marché et aux investissements étrangers. Décentralisation et initiatives privées sont au programme.

De la même façon, toutes relations avec le voisin Thaïlandais étaient interdites (universités, textes bouddhiques…), malgré la proximité culturelle, linguistique et géographique des deux pays.
Le Laos dans la même démarche d’ouverture à assoupli ses règles et les deux pays ont depuis la fin des années 80 renoué des liens. Les capitaux thaïlandais sont devenus l’une des principales sources de l’investissement étranger et l’immense majorité des importations au Laos sont de provenance Thaïlandaises.

Kaysone Phomivhane fini par mourir, considéré comme la figure de proue du communisme lao et comme un dirigeant compétant.
Ces successeurs sont des anciens de l’armée appartenant à la génération révolutionnaire.

Le Laos a été fortement touché par la crise économique asiatique entre 1998 et 2000.
Après avoir connu une certaine prospérité au milieu des années 90 grâce à l’accroissement des investissements et de l’aide étrangère dont il était très dépendant, la crise financière en Thaïlande, principal partenaire du Laos a du de lourdes conséquences sur l’économie laotienne.
Des troubles politiques se sont également fait ressentir pendant cette période comme par exemple une manifestation étudiante appelant à la fin du monopole politique du parti. Ce mouvement a été fortement réprimé par de longues peines de prison.

Malgré un mécontentement croissant de la population suscité par l’augmentation de la corruption, un parti unique dictatorial et l’absence de libertés (expression, association, presse), entre autres, le parti ne semble pas menacé, d’autant plus qu’il est soutenu par les régimes communistes chinois et vietnamiens qui ont compris qu’ils avaient beaucoup d’intérêts économiques et territoriaux à envisager au Laos.

Pendant que l’aide internationale au développement se casse les dents face à un gouvernement inerte et fermé et que les grands frères chinois et vietnamiens s’installent paisiblement dans une démarche invasive, l’exploitation minière et l’hydroélectricité sont les deux principales sources économiques du pays, si on ne considère pas le fait que ces ressources arrivent petit à petit entre les mains habiles de la Chine et dans une moindre mesure du Vietnam.
Le tourisme, et en particulier l’éco-tourisme, est sans doute l’activité la plus florissante au Laos et ne cesse de s’accroitre.

Les disparités grandissantes entre les villes et la campagne, le niveau et l’accès à l’éducation terriblement bas et le système de santé catastrophique ne semblent pas affoler le gouvernement qui s’en remet aux bonnes volontés des coopérations internationales.

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